Je te propose un hachis parmentier de queue de boeuf à la patate douce pour changer du traditionnel boeuf haché et pomme de terre. Tu vas voir, ça change vraiment et c’est super bon. Ce plat demande un petit peu de préparation mais il est vraiment super gourmand.
J’adore la queue ! bon ok, faut pas dire ça parce que forcément, ça donne une image très vilaine et là t’as éclaté de rire ( si je sais, je te vois ) mais n’empêche, j’adore. On parle d’abat évidemment, de queue de boeuf ( quoique j’adore également la queue de veau que je te propose dans deux recettes différentes ICI ). Bon ça y ‘est ? t’as finis de rire ? Il vaut mieux parce que oui, on va parler queue dans cet article.
La queue de boeuf fait donc partie du cinquième quartier, autrement dit des produits tripiers. Il s’agit d’une viande très gélatineuse ( ce que j’aime plus que tout ) qui donne une texture ultra gourmande à n’importe quel plat et surtout, à un moment, on est obligé d’y mettre les doigts et ça pour moi, c’est le summum de la gourmandise. Tu connais ma passion pour les os ( dans le poulet ce que je préfère c’est la carcasse ) et donc forcément, ce genre de morceau ne peut que trouver grâce à mes yeux.
La queue de boeuf est un morceau de viande normalement pas trop cher mais qui a quand même bien augmenté ces dernières années, comme à peu près tous les abats. Les produits tripiers reviennent à la mode, les prix augmentent, arffffff… !
Petite histoire du hachis parmentier
Le hachis parmentier serait né au début du 19 eme siècle dans les brasseries parisiennes. C’était un excellent moyen de passer les restes de viandes et notamment les restes de rôti ou de pot au feu. La recette d’origine prévoit d’écraser des pommes de terre avec leur eau de cuisson et de recouvrir de cette purée du boeuf haché mélangé à de l’oignon et du persil.
Ce plat fût nommé ainsi en l’honneur d’Antoine Parmentier, apothicaire et médecin militaire du 18 eme siècle qui contribua à populariser la pomme de terre en France en la faisant goûter à Louis XVI. Jusque là, la pomme de terre qui était apparu en France au 17eme siècle avait très mauvaise presse. On l’accusait de transmettre la lèpre et la peste et elle était même interdite de culture dans le nord de la France. Seuls les animaux, et les pauvres très pauvres, en mangeaient.
Antoine Parmentier ayant été fais prisonnier en Russie, il fût nourri avec une bouillie de pomme de terre et réalisa quel formidable et reconstituant tubercule c’était. Il entrepris donc, à son retour en France, de créer des recettes avec de la pomme de terre ( et notamment du pain ), persuadé que ce tubercule serait l’arme anti-famine.
Hélas, la pomme de terre ayant une réputation horrible, il eut l’idée de faire croire à un aliment réservé aux nobles en organisant des repas avec certaines personnalités et en faisant planter des champs entiers de pomme de terre gardés le jour par des soldats. Les champs n’étant pas gardés la nuit, le peuple s’empressa de grappiller ces légumes de nobles et ainsi la pomme de terre devint très populaire.
La hachis parmentier n’a donc pas été inventé par Mr Parmentier et celui-ci n’a pas ” découvert ” la pomme de terre comme on l’entend bien souvent mais on doit reconnaitre qu’on lui doit un peu – beaucoup – tout ça. Et si aujourd’hui j’ai décidé de remplacer la pomme de terre par de la patate douce dans ce plat, tu peux bien faire la même recette que moi avec une purée traditionnelle si tu en as envie.
Comment faire un hachis parmentier de queue de boeuf ?
Il faut commencer par s’occuper de la queue de boeuf. Une queue de boeuf et un kilo de patates douces nourriront sans problème 6 personnes. La queue de boeuf est très longue à cuire et le meilleur moyen est de la faire cuire comme un pot au feu, dans de l’eau avec une garniture aromatique ( carotte, oignon, poireau ) au moins 3 heures.
Oui je sais, c’est long, mais tu pourras faire plusieurs plat à partir de celui là ( et vive l‘anti-gaspi ! ). Tu pourras ensuite récupérer les légumes pour en faire une tarte façon quiche ou une salade, tu pourras utiliser le bouillon comme base pour un risotto, pour des pâtes, pour un potage. En fait tu peux carrément préparer un pot au feu dans lequel tu mettras également de la queue, ce qui te permettra de faire vraiment plusieurs plats en une seule fois.
Tu peux préparer ta queue de boeuf bien à l’avance ( voire même plusieurs jours ) puisque tu vas devoir ensuite laisser refroidir ta viande avant de la dépiauter. Tu dois bien récupérer la totalité de la viande sur les os. Tu vas ensuite couper cette viande en petits morceaux ou alors l’effilocher avec une fourchette si tu sais faire ( je n’y suis jamais arrivée ! ).
Tu vas ensuite hacher grossièrement un oignon et le faire fondre à feu moyen dans une casserole qui va au four ( ou dans une poêle et tu transvasera ensuite dans un plat à gratin ). Tu ajoutes ensuite une cuillère à soupe rase de farine, une louche de bouillon, tu mélanges bien et tu ajoutes ta viande. Laisse compoter ça gentiment quelques minutes.
A côté, prépares ta purée de patate douce comme tu le ferais d’une purée de pommes de terre : épluchées, coupées en morceaux, cuite à l’eau puis égouttée, écrasées avec un peu de lait chaud, beaucoup de beurre ( une purée sans beurre n’est pas une purée ) et une pincée de noix de muscade. Tu n’as alors plus qu’à déposer ta purée sur la viande, à recouvrir d’une fine couche de fromage râpé ( facultatif ) et à enfourner pour 30 mn à 180°.
Tu peux conserver ce plat plusieurs jours au frais et tu peux le congeler sans problème, il suffira de le passer au four sans décongélation préalable.
Si ma recette te plait, n’hésites pas à laisser une note et un commentaire.
Bon app’
Hachis parmentier de queue de boeuf et patates douces
Ingrédients
- 1 queue de boeuf
- 1 kg patates douces oranges
- 1 carotte
- 1 poireau
- 2 oignons
- 20 cl lait
- 50 gr beurre ou plus
- fromage râpé facultatif
- 1 cas farine
- huile
- sel
- poivre
- noix de muscade
- 2 clous de girofles
Instructions
- dans une grande marmite, mettez la queue de boeuf ( sans la ficelle ), la carotte, le poireau et un oignon. Salez, poivrez et ajoutez 2 clous de girofles. Portez à ébullition et faites cuire 3 heures. Laissez refroidir ( ou tiédir )
- pendant ce temps, préparez la purée : épluchez les patates douces et coupez les en gros morceaux. Faites les cuire 25 mn à l'eau bouillante salée. 2gouttez et écrasez les.
- faites chauffez le lait. Ajoutez le petit à petit à la purée en mélangeant puis ajoutez le beurre. Poivrez et ajoutez une pincée de noix de muscade.
- préchauffez le four à 180°
- épluchez l'oignon restant et coupez le en petits morceaux
- faites chauffez un tout petit peu d'huile dans une cocotte qui va au four ( ou dans une poêle, vous transvaserez dans un plat à gratin ensuite ) et laissez rissoler l'oignon 2 mn.
- ajoutez une cas de farine, mélangez et ajoutez une louche de bouillon de cuisson. Remuez jusqu'à obtenir une sauce liée et ajoutez la viande.
- laissez cuire 2 mn puis couvrez de purée de patates douces.
- terminez par un peu de fromage râpé et enfournez pour 30 mn
Un vrai délice j ai préparé en même temps un à la patate douce et un à la pomme de terre, et on s est vraiment régale en mangeant les deux en même temps mais un énorme merci à cette manière de cuisiner la viande ça réveille le hachis
Merci de mettre à l’honneur les abats que j’aime tant ! d’ailleurs, c’est bientôt novembre, le mois des abats.
Le prix des produits tripiers c’est la rançon de la gloire, on a tellement dit qu’il ne fallait pas les négliger qu’ils sont redevenus à la mode et donc, pafff, ça augmente.
Mais ne boudons pas notre plaisir de cuisiner bientôt ce plat en concordance avec la météo 😉
et oui, pafff comme tu dis !